Me voici de retour après un mois d’entrainement en Hollande dans le groupe de Nadine Broesen et son entraineur. J’ai fais 3 compétitions qui ont mal commencé, qui se sont améliorées au fil des semaines, mais qui sont quand même restées en dessous de mes espérances et de mes capacités je pense.

Je suis pourtant partie de la Suisse confiante et persuadée que j’étais peut-être dans la forme de ma vie ou pas loin de celle-ci. Mais je suis arrivée lundi à la première séance d’entrainement et je me suis pris une petite claque. Il faut savoir qu’à Papendal, là où je me suis entrainée, c’est leur centre olympique (j’espère qu’un jour on y arrivera aussi en Suisse !!). Les meilleurs athlètes, de différents sports, s’y entrainent. Je me suis retrouvée avec des athlètes qui visent une médaille aux prochains Jeux Olympiques et du coup forcément leur niveau est au-dessus de mien. Je le savais bien sûre, mais je me suis laissée intimider. Du coup je me suis bloquée, j’ai douté. J’entends beaucoup de personnes me dire que je peux faire mieux que ce que j’ai déjà fait, que je suis capable de ci et de ça et bien entendu ces personnes ne veulent que mon bien et pensent ce qu’elles disent! Mais c’est parfois lourd à porter. Quand ça n’arrive pas je me sens gênée, frustrée, bête. Je fais tout pour y arriver, mais c’est vrai que techniquement j’ai des lacunes et ma fois ça prend du temps à changer, à effacer les erreurs et les fautes qui sont ancrées dans mon cerveau. Et je ne cherche pas à m’améliorer techniquement que dans une discipline, mais dans sept ! Enfin cinq parce que le 800m la technique on s’en fiche royalement, et le 200m bon ben tu cours le plus vite possible quoi ! Donc changer la technique et automatiser des nouveaux gestes dans plusieurs disciplines en même temps ça prend du temps. Et, si jamais vous n’étiez pas au courant, la patience n’est pas vraiment la qualité première des sportifs de haut niveau !

Alors je m’accroche. Je perds parfois patience, je veux laisser tomber parce que c’est beaucoup de sacrifices pour essayer enfin de sauter plus haut, plus loin et de lancer le poids plus loin. Vu comme ça tout le monde abandonne je pense en fait non ? ;-)

Mais je sais qu’il faut passer par des moments difficiles et de remise en question. C’est comme ça qu’on grandit. Et je suis quelqu’un de très cérébral. Dès que ça ne fonctionne pas comme je veux, je me dis que je ne mérite pas tout le soutien qu’on me donne, mes sponsors. Je n’aime pas décevoir. J’ai passé à travers ma saison en salle non pas parce que je n’étais pas en forme physiquement mais parce que je me suis posée trop de questions. J’avais peur de faire faux, de ne pas réussir à faire ce qu’on me demandait techniquement. Et vous savez quoi ? Ça ne marche pas pour les performances cet état d’esprit, merci Ellen d’avoir fait le test, c’était gratuit!

Ce mois a donc été riche en apprentissage pour moi, mais peut-être trop tôt pour pouvoir déjà le montrer en compétition. Il me faut encore un peu de temps. J’ai appris à l‘entrainement mais aussi mentalement. J’ai maintenant des objectifs clairs dans ma tête et je vais me concentrer que sur ceux-ci. Ne pas me comparer aux autres et les regarder faire en disant « wow comme elle est forte » mais me faire plaisir moi et atteindre mes objectifs à moi. Le but ultime reste les Jeux Olympiques de Rio donc il me reste encore du temps pour peaufiner ma technique. Je ne vais pas baisser les bras sur une saison en salle ratée, nein nein ! Je sais que mon record personnel n’est pas le mieux que je puisse faire, et je sais que si je parviens à le battre je serai très très heureuse et fière de moi, et ça c’est la plus grande des motivation !

Quleques images de mon petit mois hollandais, avec l’équipe avec laquelle je me suis entrainée et ma petite virée à Amsterdam, quand même :-)

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